Soudainement mes yeux s’ouvrent, je ne sais pourquoi, me voilà réveillé. L’esprit encore tout embrumé, les yeux floutés, je scrute l’horloge.
Il est quatre heures du matin, le soleil dort, le chat n’est plus couché. Je me tourne, me retourne, pivote, virevolte, recherchant une position très douillette. Plus je tournille, moins je peux m’apaiser.
La respiration, tout vient de la respiration, la contrôler. Facile à dire, moins évident, tous mes sens sont en éveil. Me concentrer malgré le larsen du silence dans mes oreilles.
J’ouvre grand mes oreilles, j’ouvre grand mes yeux, j’ouvre grand mes sens. Je cherche mon chat Hugo, il doit être là, il ne fait que de dormir. Ne le trouvant pas, j’allume ma lampe de chevet avec réticence.
La lumière jaillissant, c’est officiel je ne pourrai me rendormir. Je prends mon carnet de notes, toujours à portée de main, pour crayonner mes inspirations furtives, laissant mon crayon sans contrôle glisser.
Je suis comme dans une forêt, où tout est lumière de clarté. Je fume sans raison, si ce n’est de faire partir l’ennui en fumée.
Trop souvent, tu viens avant l’heure annuler mes rêves subitement. Tu nous fais fuir, tu nous chasses, le chat et moi de notre lit si douillet.
Sans raison d’être si matinier, errant seul dans mon appartement. Une tasse de café à la main, je vais choir sur le canapé.
Tout ce temps perdu après ta venue, à ne pouvoir commencer ma journée. N’as-tu personne d’autre plus jeune à qui infliger ta présence ? Je vis tes jours au ralenti, je perds mon calme, tu hantes mes pensées. Ne reviens pas ! Tu me prives de sommeil, je dois reprendre des forces.
Dormir, dormir, même quand tu ne viens pas, je ne peux mieux me ressourcer.
Lorsque je me réveille, je me sens comme devant la page blanche. Je ne veux en souffrir. Je ne sais pourquoi il me faut rester éveillé.
Je ne me sens pas seul, autour de moi se fait ressentir ta présence. La nuit, je ressens les communions, de toutes les ondes créatrices.
Je ne dormirai plus sur le canapé pour mieux relaxer mon esprit. Promis je ne me coucherai plus sans bien préparer mon écritoire.
Ainsi tu pourras revenir me voir tous les soirs. N’est-ce pas, mon amie ?
Christophe R / Ecrivain77 / Epistolier77