Sous un ciel chargé de règles bien établies,
L’âme en quête et le guide avancent sans harmonie,
Un échange discret, ni cri, ni éclat,
Des regards furtifs, comme un fil qui se débat.
L’essor fragile, perdu dans ses pensées désordonnées,
Cherche à comprendre ce qui reste figé,
Ses mots jaillissent, pressants et précis,
Comme des clés qu’il tente sur des portes endormies.
Il murmure ses rêves, ses doutes, ses idées,
Ses mots voltigent, comme des chaînes brisées.
Le protecteur l’écoute, ou feint cette attention,
Masque immobile, regard d’illusion.
Ancré dans ses certitudes forgées par le temps,
L’autorité voit le monde comme un récit constant,
Chaque silence, un mur qu’elle bâtit sans effort,
Bloquant les assauts de la postérité qui explore.
L’héritier insiste, revient avec d’autres mots,
Espérant trouver une faille dans ce tableau,
Non pour blesser, ni pour tout bouleverser,
Juste pour sentir qu’il existe dans ce monde fermé.
Le modèle, stoïque, observe sans ciller,
Gardien d’un équilibre qu’il refuse de lâcher,
Il croit protéger un ordre nécessaire,
Sans voir que sa rivière se perd dans cet air austère.
Dans leurs échanges, un étrange ballet,
Chaque pas semble tracer des sentiers séparés,
La branche avance, maladroite, sincère,
La racine reste figée, comme une pierre.
Les silences s’étirent, lourds et pesants,
Comme des nuages remplis de vent.
L’un veut comprendre, l’autre ne veut changer,
Le fossé invisible est impossible à nier.
Cherchent-ils à s’unir ou simplement à coexister ?
Le fils rêve d’un espace où il peut tout dire, tout tester,
Le père, lui, garde sa place immuable,
Comme un phare isolé, éternel et intouchable.
Ils marchent, côte à côte pourtant éloignés,
Des mots pleins d’intention, vides d’effet.
Pas de triomphe, pas de fin évidente,
Juste deux vies liées, à jamais dissidentes.
Ecrivain77 / Christophe R