Il souriait sans bruit,
S’effaçait dans la nuit,
Présent, pourtant déjà loin,
Ombre d’un mal secret.

« Appelle si tu veux parler »,
Quand tu cries, qui vient t’écouter ?
« Je suis là », dit-on sans y penser,
Pendant qu’un écran vient tout effacer.

Le téléphone veille,
Tandis que le cœur est en sourdine.
L’écho d’un soleil
Se brise sous la routine.

À toi, l’absent qu’on n’a pas su voir,
Pardon, pour ce silence trop illusoire.
Tu portais ton chagrin dans l’indifférence,
Comme un fardeau, noyé dans le silence.

Tu croyais déranger,
Ton cœur voulait changer.
Tu portais du silence,
Lourd comme une absence.

J’avais une chaise, un verre, un peu d’espace,
Ma main tendue n’a pas quitté sa place.
Le geste est resté dans l’ombre, trop discret,
Et toi, tu es parti sans un mot, sans regret.

Le bon moment est passé, comme un rêve effacé,
Le vide blessé est resté, dans nos cœurs, glacés.
Il s’est glissé, temps perdu, regretté,
Un écho de douleur, à jamais gravé.

On se connecte, mais l’âme reste muette,
On brille parfois, qui devine la tempête ?
On expose des vies en façade parfaite,
Qui voit nos peines, nos failles secrètes ?

Des cœurs en pixels, aux gestes absents,
Des trains en retard, que nul n’a pris.
On veut la lumière sans l’engagement,
D’un feu qu’on allume, et qu’on chérit.

Et quand un cri s’éteint
Dans l’écran blafard,
Le “post” devient fard,
Un masque illusoire, trop tard.

Alors je l’écris, pour lui, pour toi, pour moi :

Ouvre la porte, et laisse entrer la voix.
Verse le verre, assieds-toi près de moi,
Éteins l’écran, et regarde-moi.

Je veux être là, présence vive, sincère,
Pas juste un mot que le vent dispersera.
Tendre la main avant que le chagrin n’enserre,
Et sentir, enfin, que mon geste comptera.

Le silence, discret, tue,
Cette flamme ténue.
Une présence agissante
Réveille l’âme absente.

Ecrivain77 / Christophe R

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