Tu sais, petit cœur, il existe une amie,
On l’appelle solitude, et elle vit dans la vie.
Parfois elle te rend triste, parfois elle t’émerveille,
Elle est comme une étoile, parfois sombre, parfois belle.
L’isolement qui pèse, ce lourd silence,
Il y a des jours où elle devient une absence.
Quand tu veux parler, mais qu’il n’y a personne,
Quand tes jeux semblent vides, et que rien ne résonne.
Elle s’installe doucement, dans un coin de ton cœur,
Un nuage gris chargé de tristesse et de peur.
Elle chuchote des doutes, elle sème des « Pourquoi ? »,
Souviens-toi, petit, qu’elle ment, chaque fois.
Si tu la sens trop grande, parle sans attendre,
À quelqu’un qui t’aime, quelqu’un qui peut comprendre.
Un ami, un parent, ou même ton journal,
Des mots partagés peuvent chasser ce mal.
Parfois, petit, elle devient une alliée,
Une compagne fidèle pour mieux te révéler.
Mon enfant, la solitude est un miroir d’eau,
Un souffle qui s’attarde, un silence plus beau.
C’est la plume des poètes, le pinceau des rêveurs,
Le refuge des âmes qui cherchent la splendeur.
Regarde Van Gogh, seul devant ses étoiles,
Ou Beethoven, qui sourd, entendait des chorales.
Dans le creux du silence, ils ont forgé des mondes,
Où chaque désert devient œuvre féconde.
Apprends, toi aussi, à écouter cette source,
Elle nourrit l’infini et trace mille courses.
Te souviens-tu, enfant, de ces longues journées,
Où, seul dans un jardin, tu créais des années ?
Un bâton devenait une épée, un trésor,
Chaque ombre un compagnon, chaque arbre un décor.
Le vide, c’était l’univers à ta taille,
Un royaume sans roi, une immense bataille.
Même entouré, dans le rire des autres,
Tu restais un îlot, un mystère à tes côtés.
Retrouve cet état, cette île intérieure,
Elle te guide encore vers ta vraie demeure.
Dans l’enfance perdue, il reste une lumière,
Un écho bienveillant, un souvenir sincère.
Parfois, petit, elle t’ouvre à l’infini,
C’est dans le silence qu’elle devient amie.
Enfin, mon enfant, sache qu’au cœur du silence,
Il y a plus qu’un écho, il y a la Présence.
Les sages l’ont cherchée dans les grottes, les déserts,
Loin des bruits de la foule, loin du poids de la terre.
Elle devient un chemin, une quête, une prière,
Un lieu où ton âme découvre qu’elle est lumière.
Alors comment savoir si elle te fait du bien ?
Écoute ton cœur, petit, il connaît le chemin.
Si elle pèse et t’oppresse, dis-le, ne reste pas,
Si elle t’éclaire, garde-la près de toi.
Cette ombre n’est pas toujours une ennemie,
Elle est parfois un trésor, une clé pour la vie.
Elle peut être une cage, ou un doux voyage,
Une pause pour grandir, quel que soit ton âge.
Souviens-toi, petit, que dans chaque instant,
Être seul quelques fois est un cadeau du temps.
C’est un chemin vers toi-même, une pause lumineuse,
Un pas pour découvrir ton âme curieuse.
Mais n’oublie jamais que l’amour est plus fort,
Qu’un sourire, un câlin peuvent chasser l’effort.
La solitude, vois-tu, n’est qu’une compagne,
Dans ce grand voyage où l’âme s’agrandit et gagne.
Ecrivain77 / Christophe R