Là où tu m’as oublié


Promets-moi de garder en toi cet éclat,
Ce feu sans nom que la vie n’efface pas.
Sous les masques du monde, les plis de la raison,
Laisse-le respirer, sans crainte ni leçon.

Quand le poids des jours plie ton dos en silence,
Quand tout s’alourdit de lourdes exigences,
Souviens-toi des instants sans but, sans attente,
De la joie qui surgit d’une pluie éclatante.

Ne laisse pas le temps ronger tes couleurs,
Ni les gestes trop graves éteindre ton cœur.
Offre-toi des élans de pure fantaisie,
Des instants qui s’inventent sans autre alibi.

Il y a en toi une force insoumise,
Qui sait voir des merveilles dans chaque méprise.
Elle court, elle éclate, elle éclaire, elle défie,
Même quand tout s’effondre, elle reste infinie.

Protège cette flamme, cette ardeur de raison,
Cet élan qui surgit sans cause ni pardon.
Il est là, tout au fond, depuis toujours présent,
Silencieux mais vivant, fragile et flamboyant.

Tu veux savoir qui t’a parlé tout ce temps ?
Ce souffle, cette voix, cet frisson vibrant,
C’est moi, ton enfant intérieur, ton amour d’avant,
Celui que tu effleures, qui veille en toi. Éternellement.

Ecrivain77 / Christophe R

Ecrivain77 / Christophe R





Frisson Inattendu


Quand mes mots traverseront l’ombre,
Ils porteront l’empreinte du feu,
Un doux éclat sous la pénombre,
Un souffle d’amour au creux des cieux.

J’ai confié aux pages mes silences,
Mes espoirs, mes rêves brûlants,
Chaque ligne, une lumière d’essence,
Un battement d’âme hors du temps.

Si tout s’efface sous la poussière,
Si le vent effleure mes pas,
Que demeure une lueur légère,
Un écho d’amour qui veillera.

J’ai offert des rêves en promesse,
Déposé des lueurs, des éclats,
Chaque instant gravé en tendresse
Fleurit à jamais dans un cœur, ici-bas.

Les rivières fredonneront mes danses,
Les étoiles raviveront mes pleurs,
Et dans le vent, comme une chance,
Vibrera l’ombre d’un bonheur.

Même si le temps défait mes sillages,
Si les saisons emportent mon nom,
Que reste au moins, dans l’espace,
L’empreinte d’un frisson profond.

Si demain je deviens brume,
Un écho qui danse entre deux rives,
Que mon passage, tel une plume,
Effleure encore des âmes vives.

J’ai déposé des rires, des larmes, des fautes,
Aimé sans compter, parfois à rebours,
Dans chaque élan, sans ombre ni doute,
Brillait un feu défiant le jour.

J’ai tendu mes mains, j’ai donné sans crainte,
Parfois touché par l’absence et l’ombre,
Mais jamais mon amour ne s’éteint,
Il éclaire encore quand tout s’effondre.

Si demain s’effacent mes traces,
L’instant vécu restera,
l’éternel et l’oubli s’évanouissent,
Seul l’amour restera ici-bas.

Même si le temps défait mes sillages,
Si les saisons emportent mon nom,
Que reste au moins, dans l’espace,
L’empreinte d’un frisson profond.

Aux cœurs qui battent après mon chemin,
J’offre un feu doux, un souffle sans fin,
Que chaque sourire né de mes jours,
Soit une lumière prolongeant l’amour.

Les arbres chuchoteront mes tendresses,
Les rivières porteront mes danses,
Le ciel, miroir de mille caresses,
Garde mon rêve en éternelle romance.

Quand mon souffle se fera nuage,
Mon empreinte restera dans l’infini,
Un éclat d’azur, un doux présage,
Un murmure d’âme jamais terni.

Ecrivain77 / Christophe R





Le théâtre des silences


Sous un ciel chargé de règles bien établies,

L’âme en quête et le guide avancent sans harmonie,

Un échange discret, ni cri, ni éclat,

Des regards furtifs, comme un fil qui se débat.

 

 

L’essor fragile, perdu dans ses pensées désordonnées,

Cherche à comprendre ce qui reste figé,

Ses mots jaillissent, pressants et précis,

Comme des clés qu’il tente sur des portes endormies.

 

 

Il murmure ses rêves, ses doutes, ses idées,

Ses mots voltigent, comme des chaînes brisées.

Le protecteur l’écoute, ou feint cette attention,

Masque immobile, regard d’illusion.

 

 

Ancré dans ses certitudes forgées par le temps,

L’autorité voit le monde comme un récit constant,

Chaque silence, un mur qu’elle bâtit sans effort,

Bloquant les assauts de la postérité qui explore.

 

 

L’héritier insiste, revient avec d’autres mots,

Espérant trouver une faille dans ce tableau,

Non pour blesser, ni pour tout bouleverser,

Juste pour sentir qu’il existe dans ce monde fermé.

 

 

Le modèle, stoïque, observe sans ciller,

Gardien d’un équilibre qu’il refuse de lâcher,

Il croit protéger un ordre nécessaire,

Sans voir que sa rivière se perd dans cet air austère.

 

 

Dans leurs échanges, un étrange ballet,

Chaque pas semble tracer des sentiers séparés,

La branche avance, maladroite, sincère,

La racine reste figée, comme une pierre.

 

 

Les silences s’étirent, lourds et pesants,

Comme des nuages remplis de vent.

L’un veut comprendre, l’autre ne veut changer,

Le fossé invisible est impossible à nier.

 

 

Cherchent-ils à s’unir ou simplement à coexister ?

Le fils rêve d’un espace où il peut tout dire, tout tester,

Le père, lui, garde sa place immuable,

Comme un phare isolé, éternel et intouchable.

 

 

Ils marchent, côte à côte pourtant éloignés,

Des mots pleins d’intention, vides d’effet.

Pas de triomphe, pas de fin évidente,

Juste deux vies liées, à jamais dissidentes.

Ecrivain77 / Christophe R





L’étoile sous les ruines


Est-il possible de vivre après les coups du sort ?

Quand l’existence vacille sous l’éclat de la mort,

Que les jours se brisent comme des vagues au roc,

Et que l’âme s’effondre sous le poids des chocs.

Est-il possible de vivre après les coups du destin ?

Quand l’existence chancelle sous le poids des chemins.

Où l’âme s’échoue, brisée par l’infini,

Et que l’horizon semble un abîme puni.

La destinée, impitoyable, forge son chemin,

Gravé dans la chair, dans le feu des destins.

Est-elle arbitraire, ou porteur d’un dessein ?

Est-elle le chaos, ou bien le guide divin ?

L’avenir frappe, arbitre sans appel,

Il arrache les voiles, brise les arcs-ciels.

Qu’est-ce qu’un coup, sinon une leçon ?

Un éclat de vérité dans l’illusion ?

La douleur est une langue, secrète, universelle,

Elle murmure des mots dans l’écho du réel.

Sommes-nous condamnés à en être les proies,

Ou bien à la transcender par un souffle de foi ?

Vivre, est-ce survivre ou renaître au chaos ?

Le monde est-il justice ou simple écho ?

Dans chaque blessure, un chant muet s’élève,

Un hymne à l’être qui lutte et se relève.

Exister, après l’abîme, n’est pas une évidence,

C’est un pacte fragile, un pari sur l’absence.

C’est accepter les ruines comme terre fertile,

Y planter des espoirs, même infimes, même futiles.

Peut-on transcender la douleur, la noirceur ?

Peut-on trouver lumière au cœur de la peur ?

Peut-être que vivre n’est pas seulement rester,

Mais se transformer, à jamais recréé.

C’est un acte de courage, un défi au néant,

Redessiner son monde à chaque instant présent.

Vivre, ce n’est pas seulement subsister,

C’est chercher dans le vide une étoile à aimer.

Ainsi, la question résonne et nous pousse,

Chercher l’absolu dans chaque brisure douce.

Et peut-être, dans l’ombre, percevoir le trésor :

Une nouvelle vie dans ce décor.

Les assauts de la fatalité ne sont que des questions posées :

Que feras-tu de cette douleur imposée ?

Restera-t-elle une chaîne, ou deviendra-t-elle une clé,

Pour ouvrir un chemin vers une autre vérité ?

Ainsi, peut-être, dans l’épreuve se dévoile,

Un éclat de lumière sous la forme d’une étoile.

Et dans le chaos, un ordre encore imperceptible,

Une renaissance lente, fragile mais possible.

Ecrivain77 / Christophe R





Léon et la clé des Rêves