Les cendres d’un serment
Nous courions sous les ciels éclatants,
Nos voix tissaient des chants d’ivresse,
Les poches pleines de rêves d’enfant,
Nos rires dansaient avec allégresse.
Les promesses résonnaient sur nos lèvres,
Gravées dans l’or d’un serment sincère,
Chaque nuit, sous les étoiles fières,
Nous jurions l’éternel à la lumière.
Nos pas foulaient l’écume des plages,
Nos cœurs battaient à l’unisson,
L’amitié, ce feu sans âge,
Brillait sans crainte d’un abandon.
Quand un murmure a fissuré l’éclat,
Était-ce un frisson, une illusion ?
Un souffle étrange, un murmure délicat ?
Ou le début d’une trahison ?
D’abord, ce fut un frisson léger,
Un doute qui serpente, invisible,
Un silence plus lourd, un rire brisé,
Une ombre furtive, imperceptible.
Les regards fuyants, les phrases creuses,
Les silences longs tels des songes,
Un écho sourd qui me traverse,
Un présage froid qui s’effondre.
Puis la lame a fendu la chair,
Les masques sont tombés, sans retour,
Le mensonge suintait de tes lèvres,
Comme un venin rongeant l’amour.
La trahison ne frappe pas d’un coup,
Elle s’infiltre en gouttes perfides,
Un poison lent, une onde trouble,
Qui ronge et dissout les certitudes.
J’ai tendu la main, j’ai crié ton nom,
Tu n’étais plus qu’abandon,
Un mirage au reflet d’hier,
Un feu éteint sous la poussière.
Le vent a balayé nos traces,
Les vestiges d’or sont devenus cendres,
Un silence creuse un gouffre immense,
Ton ombre s’éloigne sans se rendre.
J’ai vu le vide prendre ta place,
La certitude d’un lien brisé,
Un gouffre noir, un temps figé,
Le reflet d’un cri, sans voix, sans face.
Même dans les ruines, une lueur,
Un vestige d’hier, fragile et doux,
Un espoir ténu, comme une fleur,
Un murmure d’éternité, en nous.
Alors je marche, non plus dans l’ombre,
Sous un ciel de feu et d’orage,
Ni l’oubli, ni l’absence,
Ne sauront éteindre mon voyage.
Je sème mes pas sur d’autres terres,
Là où l’aube caresse les plaies,
Des cendres naissent les braises,
Des trahisons renaît la paix.
Là où ton absence m’a laissé,
Je bâtirai des jours nouveaux,
Non pour oublier, mais pour tracer,
Un sentier libre, un souffle chaud.
Ecrivain77 / Christophe R